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02/05/2014

Le Tzar Vladimir

On ne peut que s’étonner du comportement de l’Union Européenne au sujet de l’Ukraine, systématiquement aligné sur celui des Etats Unis alors que leurs intérêts sont totalement divergents.

Que Poutine veuille reconstituer la Russie des tzars ou celle de l’URSS, reconstruire la «Novorossia », rendre sa fierté au peuple russe, c’est bien certain. Le problème est de savoir si cela est contraire ou non aux intérêts de l’Europe et constitue une menace pour elle. Evidemment on peut se retrancher derrière des grands principes : intangibilité des frontières, droit des peuples à disposer d’eux mêmes, lutte contre un régime totalitaire, les dernières guerres entreprises par l’OTAN ou l’Occident pour une politique de « bons sentiments » et l’établissement de la démocratie, Irak, Serbie, Afghanistan, Libye, montrent où cela conduit, le désordre, les massacres et une situation politique et économique pire que celle qui prévalait.

Dans ces conditions la question est de savoir si l’Europe doit se mêler des initiatives de Poutine dans sa basse cour, hier la Géorgie, aujourd’hui l’Ukraine, demain peut être la Moldavie et la Biélorussie ou tolérer éventuellement en feignant l’indignation, ce qu’elle ne peut empêcher.

Remarquons d’abord que le terme d’ « Occident », est une survivance de la guerre froide, derrière ce terme on trouve l’Alliance Atlantique et son bras armé, l’OTAN, autrement dit tous les peuples dont nous sommes qui acceptent l’imperium américain, et ne rechignent pas à défendre les intérêts américains plutôt que les leurs.

L’Occident exclut la Russie rejetée dans les ténèbres extérieures comme si elle constituait encore une menace pour l’Europe.

En toute rigueur à la chute de l’URSS, l’OTAN aurait du être dissoute comme l’a été le pacte de Varsovie, ce qui aurait contraint l’Union Européenne à mettre sur pied une défense propre, capable d’assurer sa sécurité et de défendre ses intérêts. Cela n’a malheureusement pas été et nous voilà obligés de nous aligner sur la politique d’Obama.

Remarquons ensuite que la Russie s’est sentie humiliée par certaines entreprises occidentales, la guerre contre le Serbie et l’indépendance du Kosovo, la guerre de Libye qui ont été décidées en dehors d’elle et même contre sa volonté. Ces actions dont les conséquences ne sont guère heureuses mettent l’Occident en mauvaise position pour s’en prendre aux actions de Poutine dans sa zone d’intérêt.

Remarquons aussi que la Russie appartient historiquement et culturellement à l’Europe, la Grande Catherine et sa cour parlaient français, l’impératrice de toutes les Russies entretenait une correspondance avec Voltaire et Saint-Petersbourg est une des plus belles villes d’Europe.

La Russie est un client important des industries européennes et fournit en gaz une grande partie de l’Europe. L’Europe a tout intérêt à tresser des liens économiques, industriels et culturels avec la Russie après la césure communiste qui n’a guère duré que 70 ans.

Ce n’est pas le cas des Etats-Unis pour qui la Russie est loin et avec qui elle a peu d‘échanges commerciaux. Les Etats Unis ne cherchent qu’à empêcher un retour de la puissance russe.

Il est vrai aussi que certains pays abandonnés au bloc de l’est à Yalta, la Pologne, les pays Baltes, la Hongrie ne sont pas encore rassurés et se réfugient sous le parapluie un peu illusoire de l’OTAN. L’établissement de rapports confiants avec la Russie, les débarrasserait probablement de cette crainte quelque peu paranoïaque.

La Russie ne peut à l’évidence, supporter quelque initiative que ce soit qui tendrait à détacher l’Ukraine de son influence. L’Ukraine est le berceau de la Russie et lui est rattachée depuis le XVIII° siècle. Maintenant c’est un état failli et corrompu qui ne peut s’en tirer sans l’aide de la Russie ou de l’Europe.

La proposition d’un contrat d’association avec l’Europe qui risquait de conduire à terme, à une admission à l’Union Européenne a été ressentie par la Russie comme une provocation et une tentative de repousser sa zone d’influence plus à l’est. C’est à l’évidence un projet américain : l’Ukraine n’est pas mûre ni aujourd’hui, ni dans un proche avenir, pour entrer dans l’UE et, de son côté, l’UE n’est pas en mesure d’accueillir un pays tel que l’Ukraine.

Cette tentative a été à l’origine de la crise ukrainienne qui a conduit à la chute du président Victor Ianoukovytch,  démocratiquement élu.

Maintenant l’Ukraine est au bord de la scission entre la région de Kiev ou on parle surtout ukrainien et les régions est et sud où existe une forte minorité russophone.

Les Américains, qui ne sont certainement pas étrangers à la chute de Ianoukovytch et les Européens, accusent la Russie de vouloir annexer une partie de l’Ukraine, ce qui n’est pas évident et appliquent des sanctions contre les proches de Poutine. S’ajoutent des gesticulations militaires, les Russes ayant rassemblé quelque 30 000 hommes à leur frontière, les Occidentaux rameutant quelques centaines d’hommes et des avions en Pologne et dans les pays Baltes. Tout cela n’est pas à même de rabaisser la tension.

L’Union Européenne dont la défense ne dépend plus que de l’OTAN, a maintenant entrepris la négociation d’un traité de libre-échange transatlantique avec les Etats Unis dans la plus grande discrétion. Ce traité s’il était signé supprimerait tout droit de douane entre les Etats-Unis et l’Europe et mettrait celle ci sous une complète dépendance américaine.

Est ce vraiment son intérêt, faut il nous associer définitivement à un pays dont l’économie est beaucoup plus dynamique, qui émet librement une monnaie reconnue partout et qui est devenue une sorte de « pétro-monarchie » ?

Ne vaut il pas mieux garder ou reconquérir notre indépendance vis à vis des Etats Unis et nous rapprocher de la Russie, avec laquelle nous avons beaucoup d’intérêts communs : fourniture d’énergie et échanges commerciaux ? Dans ces conditions ne vaut il pas mieux laisser Poutine régler le problème ukrainien, ce qu’il est en tout état de cause, seul capable de faire ?



 

 

 

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18/03/2014

Et si on dissolvait l'Otan?

La France n’hésite pas à appliquer des sanctions à 21 Russes et Ukrainiens supposés compromis dans l’annexion de la Crimée, si ce n’était pas triste ce serait ridicule. Imaginons le cas inverse que Poutine bloque les comptes de BHL de Fabius et de quelques autres, cela changerait-il, la politique française, j’espère que non.

Poutine n’a pas grand mal à estimer l’impuissance européenne après le désarmement du continent. Il est vrai que les Etats Unis ne sont guère mieux lotis, on ne les voit pas repartir à la conquête de Sébastopol, peut être avec l’aide des Turcs, pour la défense des détroits.

On ne voit pas d’ailleurs de quel droit, puisqu’il est question de légitimité, on s’en prend aux avoirs de citoyens étrangers.  Que leur reproche-t-on ?

Quoi qu’il en soit cette gesticulation un peu ridicule doit bien faire rire, Vladimir Vladimirovitch qui a réussi son coup sans tirer un coup de fusil aux applaudissements de son peuple.

Le deuxième niveau de sanction, un accord d’association avec l’Ukraine est autrement inquiétant, non pour la Russie mais pour l’Europe.

N’oublions pas qu’une première tentative est à l’origine de la crise Ukrainienne, que l’Ukraine est un pays failli auquel il manque 35 milliards de dollars, et qui est maintenant dirigé par un gouvernement de rencontre sans la moindre légitimité. Quel intérêt l’Europe aurait-elle à s’associer avec l’Ukraine, ce qui conduit toujours à l’adhésion, alors que c’est se brouiller avec la Russie qui considère à juste titre l’Ukraine comme faisant partie de sa zone d’influence et qui n’admettra an aucun cas l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne et encore moins à l’OTAN ?

A la dissolution du pacte de Varsovie en 1991 la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie s’empressèrent malgré les engagements, de rejoindre l’OTAN, suivis par les Etats Baltes, la Bulgarie et la Roumanie, on comprend que la Russie n’ait pas envie que l’Ukraine en fasse autant.

Bien que la guerre froide soit officiellement finie et qu’économiquement les échanges des pays européens avec la Russie soient considérables, en particulier pour ce qui est des exportations russes de produits pétroliers, la Russie considère l’OTAN comme une menace et certains pays de l’ex Europe de l’Est, atteints d’une certaine paranoïa, craignent une éventuelle reconquête.

Il est vrai que derrière l’OTAN, il y a les Etats Unis qui n’ont certainement pas abandonné leurs idées de « containment » de l’ex URSS. On l’a bien vu au moment de la tentative d’implantation d’un bouclier antimissile dans l’Est de l’Europe. On peut aussi penser que la révolution ukrainienne a été quelque peu encouragée sinon fomentée par eux.

Quand on parle de l’Occident, actuellement on parle des Etats Unis et de l’Europe comme si, historiquement, la Russie avant la parenthèse soviétique n’appartenait pas à l’Europe.

Membre de l’OTAN nous sommes également bien mal placés pour donner des leçons de légalité à la Russie après que l’OTAN soit intervenue militairement en Serbie avec la sécession imposée du Kosovo, en Irak, en Libye en dehors de toute agression.

Comment la France peut elle faire semblant de s’indigner du referendum de Crimée alors que nous avons fait exactement la même chose pour séparer Mayotte de la République des Comores et l’annexer sans tenir compte de la condamnation de l’ONU. Maintenant Mayotte est région de l’Europe.

Chaque grande puissance dispose dans les faits, pour des raisons historiques ou culturelles d’une zone d’influence, c’est le cas de la Chine, de la Russie, des Etats Unis, dont il faut tenir compte dans les relations internationales si on veut éviter conflits et tensions. Les Etats Unis sont intervenus militairement, rappelons nous Cuba, la Grenade, mais surtout, politiquement, dans tous les pays de leur environnement - ils maintiennent depuis des décennies Cuba sous embargo – et n’admettraient pas une intervention extérieure.

Poutine rêve de rétablir la Russie dans ses frontières historiques qui comprennent notamment l’Ukraine et la Crimée, la France est influente dans son ancien empire africain comme la Grande Bretagne qui maintient le Commonwealth. Tout cela est dans la nature des choses et il faut en tenir compte.

Et dans tout cela à quoi nous sert l’OTAN ?  Les Etats Unis se désengagent de plus en plus de l’Europe où ils n’ont plus de troupes stationnées et portent leur effort vers l’océan Indien, l’Asie et le Pacifique. Ces dernières années l’OTAN nous a entrainés dans des interventions où nous n’avions rien à faire et qui plus est ont créé le désordre et l’insécurité.

Sous un parapluie américain de plus en plus percé, l’Europe a abandonné toute politique de défense commune, chaque pays désarme, et maintenant on s’aperçoit que le roi est nu. En particulier la France n’a plus les moyens de maintenir en Afrique les quelques milliers d’hommes nécessaires à sa politique et à la défense de nos intérêts et ailleurs se contente à jouer les Rodomont sous la houlette de BHL.

La dissolution de l’OTAN qui n’a plus d’objet et nous maintient comme satellites des américains, nous permettrait de normaliser définitivement nos rapports avec la Russie et d’entreprendre enfin la mise sur pied d’une défense européenne indépendante des Etats Unis.

 

30/12/2013

Hollande en Arabie

Hollande est en visite à Ryad pour deux jours, il est devenu l’allié occidental le plus fiable du royaume ! Et ce depuis que Barak a renoncé à bombarder la Syrie et même apparemment à éjecter al-Assad, sans parler de la normalisation avec l’Iran.

Notre politique proche orientale relève de celle de Gribouille, car comment peut on accuser le régime syrien d’atteintes aux droits de l’homme et soutenir le pire régime de ce point de vue. Il est vrai qu’ils ont du pétrole et qu’on veut leur vendre de l’armement. Puis je dire que ce faisant la France se prostitue ?

Nous avons déjà déstabilisé le Sahel en attaquant la Libye et maintenant nous sommes embourbés au Mali et en Centrafrique.

Il est évident que la seule solution en Syrie est politique et qu’il faut faire le maximum pour faire taire les armes. On ne chassera pas al-Assad par la force, il est inutile et même nuisible de fournir des armes à ses adversaires qui sont maintenant uniquement des djihadistes voulant instaurer un régime islamiste, sunnite.

D’ailleurs les Etats-Unis ne le font plus, ce sont nos amis saoudiens et quatari qui ont pris la suite.

Il faut trainer tout le monde à la conférence dite Genève 2, à Montreux le 22 janvier, y compris la Syrie d’al-Assad et l’Iran. Cela permettra au moins de voir qui est l’opposition non islamiste au régime actuel.

Autre incongruité française, nous sommes préoccupés de la présence de milliers d’européens dont 200 français parmi les combattants djihadistes et nous craignons leur retour au pays, ce sont pourtant les alliés de notre politique.

10/09/2013

Les gaz

Le plus étonnant dans l’affaire des gaz Syriens est que ni les Etats Unis ni la France, n’ont été à même de produire des preuves suffisamment convaincantes.

On sent, bien sur, un certain retour des ADM irakiens inventées par les Etats Unis à l’orée de la seconde guerre d’Irak. Mais enfin el-Assad est tout sauf irrationnel. A qui fera-t-on croire qu’il s’est risqué à une attaque dont l’utilité n’était pas évidente sous les yeux des observateurs de l’ONU ? Restent deux possibilités, une initiative d’un général syrien sans l’accord de Bachar, et une manipulation venant des rebelles.

L’armée syrienne, en guerre depuis deux ans, apparaît suffisamment disciplinée pour qu’une initiative d’un général soit peu plausible. Une provocation des rebelles est beaucoup plus probable. D’ailleurs on voit circuler sur le Net des vidéos montrant des rebelles lançant à l’aide de mortiers des engins artisanaux constitués d’une bombonne bleue, destinée à l’origine à contenir du butane, équipée d’ailettes bricolées dont on ne sait ce qu’elle peut contenir. Evidemment un tel dispositif relève de l’arrosoir, on ne sait où l’engin va tomber, mais qu’importe pour une provocation.

D’autre part plusieurs témoignages peu suspects dont la correspondante de l’agence américaine Associated Press au Moyen Orient, Dale Gavlak, Mouaz al-Khatib, l’ancien président de la Coalition Nationale syrienne et l’enseignant belge Pierre Piccinin de retour de Syrie où il avait été kidnappé en avril dernier et relâché dimanche, dédouanent el-Assad.

Dans ces conditions pourquoi Barak Obama et François Hollande, persistent ils à vouloir « punir » el-Assad ? peut être le premier pour lutter contre l’axe chiite qui menace Israël et le second pour rehausser une popularité vacillante et complaire à des émirs dont on espère marchés et crédits.

Il ne reste plus qu’à espérer que Vladimir Poutine, excellent joueur d’échecs, sache désamorcer cette crise tout artificielle qu’elle soit.

 

12/08/2013

La France satellitaire

Les relations actuelles entre les Etats Unis et la Russie sont mauvaises. En cause l’affaire Snowden qui dévoila les turpitudes de la NSA et ses écoutes mondiales sous couleur de lutte contre le terrorisme. La Russie ne veut pas livrer le coupable et Obama sanctionne Poutine en refusant de le voir en tête à tête au prochain G20.

La France cocue mais contente, espionnée comme les autres n’a même pas protesté, et pourtant on peut supposer que l’écoute antiterroriste se double d’espionnage industriel.

La France est devenue le parfait satellite des Etats Unis qu’elle suit par la contremarche dans toutes leurs manœuvres douteuses.

Qu’avions nous à nous mêler de la guerre Syrienne que nous n’avons cessé d’attiser ? Après des dizaines de milliers de morts, El Assad est toujours en place et va probablement y rester, ce qui montre l’attachement d’une grande part des Syriens qui le préfèrent encore à une dictature islamique.

Quel intérêt avons nous à nous opposer à l’Iran, la détention de l’arme nucléaire constitue-t-elle une menace pour nous ? Les sanctions nous coutent cher en exportations à un moment où nous en avons bien besoin.

Les Américains qui ont pourtant bien besoin de la Russie comme voie d’accès en Afghanistan ou pour leur politique en Asie centrale, entretiennent une atmosphère de « guerre froide » en agitant des billevesées comme le bouclier antimissile ou des affaires de droits de l’homme et de défense des homosexuels.

Pendant ce temps là les Etats Unis pratiquent l’assassinat ciblé dans un pays indépendant comme le Yemen par des pilotes de drones confortablement installés devant leur pupitre à 15 000 km de là, en attendant qu’ils fassent de même ailleurs par exemple en Seine Saint Denis.

La France ne dit rien alors qu’elle a beaucoup d’intérêts communs avec la Russie que nous aurions avantage à voir rejoindre le concert des nations, participant encore à une alliance militaire constituée à l’origine contre elle et qui empêche toute constitution d’une défense européenne.

Il est temps que la France reprenne son indépendance.